Aylan, ou l'histoire d'une inconscience collective
Ces derniers temps le monde a contemplé en silence une photo bouleversante, déchirante qui a ému tout être humain qui se respecte de l’orient à l’occident, celle du cadavre du petit Aylan sur une plage en Turquie lors de l’immigration de ses parents.
Cette photo, qui me noue encore la gorge au moment où je vous écris, a suscité un "éveil" de la société et a généré un raz de marée médiatique autour de l’immigration des citoyens syriens. Les médias occidentaux ne cessent de montrer des vidéos de personnes prêtes à accueillir les réfugiés, des états qui se mobilisent, des citoyens qui demandent à leurs pays de réagir, des associations qui font des collectes de fonds, des équipes de foot qui font des dons. Et pendant ce temps, silence radio du côté arabe et musulman.
Certes, des pays comme le Liban, la Turquie et la Jordanie ont fait leur part et continuent à la faire puisqu’ils ont accueilli le plus grand nombre de réfugiés mais qu’en est il des autres ?
Où sont les pays du golf et leurs milliardaires ? Où sont ces gens qui dépensent leur argent dans la construction de Malls et en extravagances inutiles ? Où sont les autres pays arabes et musulmans ?
Sommes-nous les dignes descendants du Prophète Mohamed (sws) ? Sûrement pas ! Il aurait honte de nous aujourd’hui ! Lui et ses compagnons, qui ont connu la persécution par son propre peuple, n’ont ils pas fui leur patrie pour être accueillis à bras ouverts par « Al Ansar » à Médine ? Le prophète n’a pas appelé à prendre soin des Mouhajirine ? A les accueillir ?
Vous direz sûrement que le contexte est différent, mais non, pas du tout, ce sont nos frères qui sont persécutés par un régime, qui ont fui dans l’espoir d’une vie meilleure et pour cesser de voir leurs enfants mourir. Alors accueillons-les au lieu de passer notre temps à critiquer les étrangers dans des débats inutiles en essayant de dire que ce sont eux la cause de la situation actuelle. Prenons notre responsabilité et demandons à nos états de réagir, ou réagissons pour que la mort du petit Aylan aussi bouleversante soit-elle ne soit pas vaine, qu’elle serve à sauver d’autres petits et leur garantir une vie meilleure.